Fast Fashion, le reportage

C’est la Fashion Revolution Week ! Vous m’entendez en parler depuis 2 ans déjà et ça continue ! Pour vous savoir à quoi est dédiée cette semaine, je vous invite à lire cet article où je vous explique quelle est la démarche de la FRW.

Dans ce cadre, j’ai regardé le super reportage ARTE, FAST FASHION. Et je me suis dit qu’un retour sur ce documentaire aussi enrichissant que “flippant” pourrait être intéressant ! Il se découpe en 2 grandes parties : l’une sur la fast fashion, dénonçant notamment les conditions de travail des ouvriers du textile, ce dont je vais vous parler aujourd’hui. L’autre partie concerne une matière très très utilisée dans cette industrie, la Viscose (bouuuuuh), dont je vous parlerais dans un prochain article.

Ce documentaire est disponible jusqu’au 6 juin sur ARTE replay si vous souhaitez le visionner.

Des conditions de travail aberrantes

Comme je vous le disais en intro, la première partie de ce documentaire concerne la Fast Fashion et ses dérives. On entend par fast fashion, l’industrie textile comme elle existe aujourd’hui avec ses milliers de collections qui sortent par an nous noyant dans un tourbillon de fringues à bas prix.

Dans le documentaire, une marque est particulièrement citée de la Fast Fashion, ZARA et tous ses petits bébés (Pull and Bear,…) regroupés au sein d’un grand groupe : Inditex. Son créateur, Amancio Ortega, est une des plus grande fortune du monde. Son credo ? Proposer des vêtements à bas prix évitant ainsi ce qu’on appelle “le remord de l’acheteur”. C’est tellement peu cher que si finalement le vêtement ne nous plait pas… on le jette ! Joli concept.

Ces marques arrivent donc à produire une quantité de collections énormes, 65 000 en une année, afin de toujours créer du besoin et l’envie d’acheter.  Et pour sortir autant de collections, une cadence de production infernale est imposée aux sous-traitants de sous-traitants de sous-traitants d’une marque. En effet, les marques sous-traitent leurs productions à de petits ateliers pas toujours à l’autre bout du monde…

Dans le documentaire, nous nous penchons sur une autre marque, Boohoo, que je ne connaissais pas. Cette enseigne fait produire ses vêtements au coeur de l’Angleterre dans une petite ville industrielle, dont les quartiers de créations textiles sont devenus des zones de non droit. Les ouvrier.e.s sont embauché.e.s pour des journées dont ils.elles ne connaissent pas les horaires : s’il y a commande, la journée peut s’étirer sur 12, 13, 14 heures. Si les commandes ne sont pas arrivées, les ouvrier.e.s sont renvoyé.e.s chez eux sans compensation financière. Une période d’essaie de 2 semaines est imposée, non payée, évidemment. Puis, une fois que l’ouvrier.e a fait ses preuves, il.elle sera payé 3 livres de l’heure. C’est moins de la moitié du smic anglais. Youpi !

Pas de chauffage en hiver, des bâtiments insalubres… Cela rappelle fortement un certain Rana Plazza au Bangladesh… Sauf que là, c’est en Europe, dans un pays soi-disant développé.  Certains députés anglais se sont emparé de ce dossier mais tout n’est pas encore rose.

Conséquences environnementales de la Fast Fashion

Les tissus utilisés pour les collections sont réalisés avec des teintures extrêmement nocives (contenant des métaux lourds) pour les ouvrier.e.s du textile qui y sont exposé.e.s au quotidien mais également pour les personnes qui vont porter ces vêtements. Je ne vous parle pas de la matière Viscose qui fera l’objet d’un article à elle toute seule, la chance ! Il est souvent nécessaire d’utiliser beaucoup d’eau pour la culture du coton notamment et beaucoup de pesticides. Les teintures, elles, sont souvent rejetées dans les rivières avoisinantes polluants les eaux et les zones agricoles.

Je vous le disais dans le paragraphe précédent, 65 000 collections sortent chaque années pour ces marques. 65 000 collections, c’est des tonnes de vêtements brûlés par an car invendus avec des émissions de gaz liés à cela car la plupart des tissus contiennent des fibres de polyester, donc du plastique. Les grands H&M ou Zara ont été condamnés pour cela mais aucune solution probante n’a été trouvée pour le moment pour ces invendus.

En résumé

Le documentaire nous ouvre les yeux sur le monde de l’industrie textile et ses dérives et je trouve cela intéressant même s’il y aurait encore beaucoup de choses à dire ! 

Je regrette également qu’il ne parle pas de démarches positives et encourageantes que certaines petites marques tentent de mettre en place. Le documentaire se termine de manière assez négative en disant qu’il y peu d’espoir de se sortir de cette course vers le toujours plus de fringues.

Je ne suis pas d’accord avec cette conclusion car si l’on regarde de petits producteurs, certaines marques occidentales, il y a de l’espoir ! Certes créer des marques éco-responsable ne permet pas de s’enrichir à outrance, mais est-ce vraiment un problème ? J’ai l’exemple de beaucoup de femmes et d’hommes qui se bougent tous les jours pour proposer des matières “propres”, pour produire de manière réfléchie. Les tissus que j’ai en boutique, sont pour certains, des tissus de qualités, qui coûtent un peu plus chers que d’autres mais pour lesquels vous pouvez en connaitre l’origine, et toutes les étapes de production notamment grâce à la certification GOTS. Vous pouvez retrouver un article ici sur le GOTS et l’OEKOTEX

J’espère que ce article vous donnera envie de visionner le documentaire ou d’échanger autour de cela. En tout cas, je me tiens disponible en boutique pour discuter, j’adore ça !